Le vin et les bistrots français
La fabrication et la commercialisation du vin sont des préoccupations des gouvernements français depuis très longtemps.
La loi du 17 juillet 1880, que certains considèrent comme l’une des 12 lois fondatrices de notre république, abroge un décret de 1851 sur les cafés, cabarets et débits de boissons. Cette nouvelle loi facilite l’ouverture des débits de boissons afin de lutter contre les « productions clandestines » ou tout du moins peu contrôlables par l’État. Ainsi la France va compter en 20 ans 110.000 cabaretiers de plus, l’idée étant de privilégier la vente du vin, symbole national, au détriment des boissons qualifiées de « germaniques » (la bière) ou titrant de plus forts degrés d’alcool (l’absinthe notamment).
C’est alors, au début du siècle que les caricaturistes de presse ou encore les affichistes vont cultiver cet esprit de boisson identitaire que représente le vin en réalisant des œuvres qui aujourd’hui s’échangent entre collectionneurs ou dans les salles de ventes aux enchères. Le vin est représenté comme un support de la fraternité entre les différentes strates de la population française (une France unit autour de la laïcité et de la chrétienté, où le prêtre lève son verre avec l’ouvrier, le bourgeois et l’érudit). On parle alors aussi de « la francité » lorsque, croquée par Georges Delaw (illustrateur de son vrai nom Henri Georges Deleau), Marianne inonde tous les gosiers sur une couverture du journal satirique « Rire » en 1909. Dans les cabarets les chansons de la liberté de boire du vin vantent et chantent le jus de la treille, tel Bruant avec « La vigne au vin ».
Mais il ne faut oublier également toutes ces lois et aussi les décrets qui encadrent le contexte de consommation et approches pour tenter de stimuler la consommation raisonnée des boissons pouvant provoquer l’ivresse. Parfois il est dit que la loi du 23 janvier 1873 qui réprime le bistrotier qui sert un verre à une personne déjà ivre est plus faite pour créer un moyen de pression sur le professionnel qu’a véritablement contrôler l’ivresse publique. Malgré tout, le bon vin reste la boisson à privilégier face aux alcools forts.
Les Guinguettes, proches de Paris
Le grand avantage des guinguettes entourant Paris dès 1860 c’était d’être des lieux de fêtes et de célébrations, dans un cadre bucolique et surtout non soumis à l’octroi sur les produits « importés dans Paris ». Le vin y était de ce fait moins cher pour tous ceux et celles qui voulaient passer de bons moments de détente en dansant.