verre baccarat

Baccarat : 260 années de cristal

C’est dans une logique de reconversion que Louis XV autorise, en bordure du massif des Vosges gréseuses, dans une région riche en bois, sable et silice, la création de la cristallerie de Baccarat. Les lieux étaient initialement des salines gérées l’évêché de Metz. À l’époque le cristal, très recherché par les grandes fortunes, s’importait d’Angleterre ou de Bohême. L’évêque a réussi relativement facilement à convaincre Louis XV. Effectivement, disposer d’une production française serait un atout. C’est par exemple en participant à la première exposition nationale de produits de l’industrie en 1823 que la cristallerie décroche de nouvelles commandes royales de services de verres. Dans la liste des clients de renom de Baccarat, Charles X succède entre autres à Louis XVIII et au gotha de l’époque. La finesse des objets en fait leur succès. En plus des verres, de nouvelles productions, une sorte de diversification avant l’heure, Baccarat fabrique dès 1827 des lustres pour orner les demeures des grands de ce monde.

Le rouge baccarat

La révolution chez baccarat se fait en 1839. Les pièces de cristal disposent d’ornement de couleur : le bleu céleste ou le rouge passion. La manufacture se distingue et de “rouge baccarat” à l’or 24 carats devient une véritable signature du savoir-faire de la cristallerie.

1840 marque le lancement du service créé pour Louis Philippe, le fabuleux et fameux “service Harcourt”. La ville de Baccarat devient au fil des années cette capitale où le savoir-faire exceptionnel des métiers d’art qui y sont exercés fait rayonner le raffinement et l’art de vivre à la française.

Des verres, mais pas que

Le cristal des Rois, en plus des verres ou des vases, prend la forme d’objets d’exception au grès des commandes à travers le monde. Pour exemple citons la réalisation d’une fontaine de hauteur exceptionnelle de 7 mètres (commande russe en 1867), un lustre de 140 lumières ou encore un candélabre de 4 mètre qui deviendra après avoir été conçue pour 79 bougies, le premier candélabre de cristal électrifié.

La cristallerie poursuit son évolution

Au début du XXè siècle, la production semi-industrielle de flacons de parfum en combinant le verre soufflé, moulé et pressé, permet à des marques de parfum comme Coty de proposer des parfums dont le contenant est conçu comme une œuvre d’art et réalisés à un prix raisonnable pour une clientèle issue de la bourgeoisie.

Aujourd’hui baccarat est toujours le signe distinctif d’une fabrication d’objets en cristal de très haute qualité et gamme, avec en plus des bijoux ou des accessoires décoratifs des intérieurs raffinés.

En savoir plus : site de la cristallerie

buvons au bonheur de la france

Le vin et les bistrots français

La fabrication et la commercialisation du vin sont des préoccupations des gouvernements français depuis très longtemps.

La loi du 17 juillet 1880, que certains considèrent comme l’une des 12 lois fondatrices de notre république, abroge un décret de 1851 sur les cafés, cabarets et débits de boissons. Cette nouvelle loi facilite l’ouverture des débits de boissons afin de lutter contre les “productions clandestines” ou tout du moins peu contrôlables par l’État. Ainsi la France va compter en 20 ans 110.000 cabaretiers de plus, l’idée étant de privilégier la vente du vin, symbole national, au détriment des boissons qualifiées de “germaniques” (la bière) ou titrant de plus forts degrés d’alcool (l’absinthe notamment).

C’est alors, au début du siècle que les caricaturistes de presse ou encore les affichistes vont cultiver cet esprit de boisson identitaire que représente le vin en réalisant des œuvres qui aujourd’hui s’échangent entre collectionneurs ou dans les salles de ventes aux enchères. Le vin est représenté comme un support de la fraternité entre les différentes strates de la population française (une France unit autour de la laïcité et de la chrétienté, où le prêtre lève son verre avec l’ouvrier, le bourgeois et l’érudit). On parle alors aussi de “la francité” lorsque, croquée par Georges Delaw (illustrateur de son vrai nom Henri Georges Deleau), Marianne inonde tous les gosiers sur une couverture du journal satirique “Rire” en 1909. Dans les cabarets les chansons de la liberté de boire du vin vantent et chantent le jus de la treille, tel Bruant avec “La vigne au vin”.

Mais il ne faut oublier également toutes ces lois et aussi les décrets qui encadrent le contexte de consommation et approches pour tenter de stimuler la consommation raisonnée des boissons pouvant provoquer l’ivresse. Parfois il est dit que la loi du 23 janvier 1873 qui réprime le bistrotier qui sert un verre à une personne déjà ivre est plus faite pour créer un moyen de pression sur le professionnel qu’a véritablement contrôler l’ivresse publique. Malgré tout, le bon vin reste la boisson à privilégier face aux alcools forts.

Les Guinguettes, proches de Paris

Le grand avantage des guinguettes entourant Paris dès 1860 c’était d’être des lieux de fêtes et de célébrations, dans un cadre bucolique et surtout non soumis à l’octroi sur les produits “importés dans Paris”. Le vin y était de ce fait moins cher pour tous ceux et celles qui voulaient passer de bons moments de détente en dansant.

L’origine du bouchon

Apparu en Grèce au Ve siècle av.- J.-C., les premiers bouchons en liège servent à obstruer l’ouverture des amphores (utilisée pour la vinification et pour le transport du vin).
Puis, l’amphore étant remplacée par les tonneaux de bois, le bouchon liège n’est plus utile, donc plus utilisé à la fin de l’Empire romain.
L’usage de l’écorce du Quercus suber, le chêne-liège, va revenir avec l’industrialisation de la bouteille de verre, au début du XVIIIe siècle. Il met du temps à s’imposer notamment en raison de ses défauts d’étanchéité avec les goulots de bouteille. Pourtant le bouchon liège laisse le vin respirer, ce qui peut être un véritable atout dans le vieillissement de certains vins. Ce qu’on lui reproche, c’est bien sûr, le risque de faire une bouteille au goût “bouchonnée”.

écorce du quercus suber